Une précision à couper le…papier!

Dans la trousse de son sac à main, un scalpel affuté se tient toujours prêt au découpage. Précise, minutieuse et jouant les équilibristes avec l’ombre et la lumière, Muriel Jeanmonod Salamin donne vie au bout de sa lame à des portraits, paysages et animaux. Un art qui s’apparente à un jeu de patience que maîtrise parfaitement la Martigneraine.

Un scalpel, un tapis, une feuille de papier, un crayon et … beaucoup de patience. Si la recette de l’art du découpage de Muriel Jeanmonod Salamin paraît simple, elle demande toutefois une précision et un doigté de « bricoleur » que la Martigneraine possède depuis toujours : « Cela doit être dans les gènes. Dans la famille, nous sommes tous un peu artistes ! » Il faut aussi avoir cette vision qui précède et sous-tend l’œuvre tout au long de la durée de sa création, cet instinct qui permet de maîtriser cette binarité modulable : technique nécessitant un incessant jeu d’ombres et lumières, de balance entre le noir et blanc, d’équilibre entre le vide et le plein, le découpage décuple le sixième sens de l’artiste affûté : « Il s’agit de comprendre jusqu’où tu coupes, de pressentir à quel moment tu limites la densité des détails pour des zones plus uniformes. L’important est de parvenir à transformer le dessin de base en positif-négatif de manière adéquate », explique Muriel, qui s’attache à ne pas dénaturer ses sujets : « La diffculté majeure réside dans le maintien du caractère général d’un dessin, la définition des traits particuliers d’un visage, le galbe des lignes essentielles d’un paysage. »

Unique en Valais

Après l’art du vitrail et autres créations, Muriel découvre le découpage suite à une blessure : « Étant donné que nous allons régulièrement skier en famille, immobilisée, j’ai dû trouver de quoi m’occuper au chalet, avec une activité facile à « exporter » à la montagne. » Prise par la passion du découpage depuis deux ans, Muriel voit à présent les progrès réalisés : « L’évolution de mon expérience se lit au travers de mes réalisations. » S’inspirant au départ du style poya fribourgeois puis de la technique d’autres artistes sur le net ou des conseils engrangés lors de rencontres organisées spécialement pour mettre en avant cet art, elle réalise de plus en plus de dessins sur commande : « Je pense peut-être être la seule en Valais à avoir retravaillé à ma manière le découpage et de m’être un peu éloignée du style traditionnel. » Avec ce style original, elle séduit les internautes: «  Ce n’était pas le but principal, mais si je peux les vendre, pourquoi pas… On me demande des portraits ou on m’envoie des photos d’animaux à reproduire. » Du coup, à peine postés sur les réseaux, ses animaux et portraits ciselés sont fort convoités.

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Romy Moret

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