Ludovic, peintre aux paradoxes grisants

Vaches, montagnes, portraits, femmes, têtes de mort… Le monde artistique de Ludovic Perrenoud à Martigny-Croix se nourrit du réel pour vivre sa propre réalité. Entre noir blanc ou couleurs explosives, poses classiques ou érotiques, trait académique ou proche de la BD, il oscille avec bonheur entre ses nombreux antagonismes.

Montagnes, vaches, portraits, femmes… À l’évocation des sujets des tableaux de Ludovic Perrenoud on pourrait croire que l’on a à faire à un artiste bien sagement rangé dans la catégorie des peintres classiques, transcrivant la nature et les objets qui les entourent de manière formelle et rurale. La réalité artistique de Ludovic est en réalité tout autre : point de caratéristique poussiéreuse et désuète pour ses oeuvres, mais plutôt un coup de pinceau résolument moderne et original, qui, s’il s’appuie certes souvent sur des sujets classiques, n’omet jamais la petite touche transgressive parfois extravagante, parfois discrète, tant dans le trait que dans les couleurs. Ses vaches de la race d’Herens parent quelque fois leur robe de couleurs explosives à l’image de leur caractère. Ses montagnes s’illuminent telles des aurores boréales. Ses portraits, tout comme les femmes aux poses lascives voir érotiques, animent le délicat noir et blanc d’un coup de crayon bédéiste. Ultime paradoxe grisant, les têtes de mort reprennent vie sous un feu multicolore. Cultivant à merveille les antagonismes, Ludovic s’appuie sur la maîtrise du dessin académique dont les bases solides permettent la tranformation du réel à son goût. Son œuvre est une ode à la multiplicité des regards sur notre environnement, à l’effervescence de nos états d’esprit en constant mouvement, à nos visions métamorphiques du monde.

En phase d’exploration

Né à Vevey, puis ayant vécu à Genève, Ludovic installé aujourd’hui au sommet du Cergneux ( Martigny-Combe), s’applique à sa passion après le travail ( spécialiste RH dans un grand établissement, « un bon contrepoids à ma passion » ) et dès qu’il a un moment de libre : « Je vis parfois comme un ermite. » Encore une jolie dichotomie pour Ludovic qui s’inspire essentiellement des photos de ses virées en montagne et de la nature en général. « C’est mon monde créatif, sur lequel mon imaginaire pousse et au travers duquel il se nourrit. » Esthète, -« j’aime faire ressortir le beau de la vie »-, il s’estime encore en pleine exploration de ses capacités artistiques : « Le monde de l’art est incroyablement exigeant. Pourt l’instant, je touche à tout. Je suis encore en phase de découverte : j’aimerais arriver à trouver mon style. »

Romy Moret

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