Yves Maret, entraîneur exigeant, juste et passionné

Ancien skieur de compétition, Yves Maret est aujourd’hui entraîneur de condition physique pour les skieurs du Centre de performance NLZ à Brigue et les U 16 du Verbier Saint- Bernard Ski Team. Parallèlement à ces mandats, il a lancé sa propre boîte de coaching « My Performance », avec laquelle il suit des jeunes athlètes comme les deux skieurs du SC Bagnes Emma Dugast et Benoît Fumeaux. Très vite, le bagnard a décelé chez lui l’envie d’aiguiller les athlètes sur leur parcours de sportifs d’élite, qui unanimement le qualifient d’entraîneur exigeant, mais juste. Véritablement passionné par la joie de pouvoir accompagner ses protégés sur le long chemin qui mène vers leurs objectifs, il nous fait part de sa vision d’un métier qu’il a embrassé telle une vocation.

-Peux-tu décrire brièvement ton parcours d’entraîneur ?

J’ai fait un apprentissage d’installateur sanitaire. Un jour, Bertrand Fellay qui était entraîneur juniors à Ski Valais m’a demandé de lui donner un coup de main. J’ai commencé à me former. Au fur et à mesure entraîneur de ski est devenu un métier : j’ai fait les formations que Swiss Ski mettait en place en lien aussi avec Swiss Olympics jusqu’à obtenir le brevet fédéral d’entraîneur performance.

-Qu’est-ce qui t’a poussé vers le coaching physique ?

Alors que je me trouvais à un tournant professionnel avec la fin de mon mandat pour Ski Valais, j’ai reçu la demande de Emma Dugast. Accusant une fracture des vertèbres, elle m’a demandé il y a trois ans si j’étais disposé à m’occuper de sa remise en forme. J’ai commencé à l’entraîner sur les skis d’abord tout tranquillement sur la route et en condition physique. A la fin de l’hiver, alors qu’elle apprenait qu’elle était sélectionnée pour le Centre NLZ à Brigue, elle a émis le souhait que je poursuive le travail avec elle pour ce qui est de la condition physique. Ensuite, j’ai obtenu un mandat du Verbier saint Bernard ski Team pour les jeunes. Ce fut le déclic : j’ai senti que j’étais capable de me lancer à mon compte. J’ai posé les premiers jalons de mon entreprise My Performance, tout en prenant sous mon aile de nouveaux athlètes du NLZ ( soit pour un suivi physique complet soit dans le but de se rétablir suite à une blessure). Cette année-là, j’ai également obtenu un mandat complet pour la condi ainsi qu’un suivi sur les skis des athlètes du NLZ.

Yves Maret a véritablement démarré son activité de coach privé il y a trois ans lorsqu’il a pris sous son aile la skieuse Emma Dugast, qui a pour objectif cette saison de se qualifier pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse en janvier à Lausanne.

– Quelle est ta motivation principale en tant qu’entraîneur ?

Ma motivation principale est d’amener du positif aux jeunes, de les guider au mieux sur leur chemin. Au niveau purement sportif, c’est clair que j’apprécie lorsque le travail aboutit à une performance… faut pas se leurrer. C’est gratifiant de revoir par la suite, même si on sait qu’il y a peu d’élus, par exemple dix ans après des athlètes bien dans leur peau, qui ont réussi et qui disent que tu leur as amené quelque chose.

– Comment tu te définis en tant qu’entraîneur ?

Je suis exigeant. J’essaie d’être juste avec tout le monde. J’essaie surtout de faire en sorte que les athlètes s’impliquent au 100% de leurs capacités. Pour moi faire du sport de compétition implique que l’on soit strict envers soi-même, si on veut arriver à un objectif. Une chose « à peu près faite » n’est pas faite. C’est fini uniquement quand c’est réussi. Je ne pense pas être dur, ce sont mes exercices qui le sont.

– Quel est le principal défi de l’entraîneur ?

Quand je skiais, j’avoue avoir été « monstre criseur » : Je détestais perdre ! Aujourd’hui, à 42 ans, je joue la carte du plaisir lorsque je prends le départ d’un trail par exemple : la performance, je m’en contrefiche, je veux juste terminer. L’ancienne fibre se réveille toutefois lorsque j’entraîne quelqu’un qui veut vraiment une performance. Parfois j’ai l’impression d’être presque plus motivé que l’athlète. Ce qui m’amène à être très souvent frustré. Le plus difficile à accepter est de voir des jeunes qui se mentent à eux-mêmes. Il faut qu’ils aient envie : t’essaies de leur insuffler la volonté, mais à la fin c’est de toute façon la personne qui décide. La décision finale revient toujours à l’athlète. Notre plus gros challenge actuellement, c’est de trouver des solutions pour être très performants en adaptant notre fonctionnement à la société actuelle. Maintenant on veut tout, tout de suite. Malheureusement dans le sport, c’est l’inverse, il faut savoir être patient, car la progression demande énormément de temps. Certains parfois m’ont surpris en bien. Ça me force à croire en toutes les athlètes. Physiquement et techniquement, il existe des centaines de bons skieurs, il manque toutefois le talent du travail pour beaucoup d’entre eux. La persévérance et l’envie d’aller le plus loin possible.

Entraîneur passionné, Yves Maret accompagne les jeunes sportifs d’élite ( ici Benoît Fumeaux) dans leur préparation physique, souvent à la salle du fitness AST au Châble ou à la Maison du Sel à Martigny, en fonction des plannings respectifs des jeunes.

– Ta définition d’un « bon skieur » ?

C’est quelqu’un qui aime le froid ( rires ), qui aime la nature, l’hiver, qui vise la perfection. Une personne surtout qui ne cherche pas la « gloriole ».

Romy Moret

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