Yann Rausis, entre rêve et réalité

Blessé en février dernier au ligament du genou, le freerider Yann Rausis fera le point en janvier prochain quant à sa participation aux courses du Freeride World Tour. Entre-temps, il a monté un court-métrage avec un choix d’images prises durant les saisons passées, qui sera présenté demain au Vollèges Film Festival. Entre ésthétisme, onirisme, sensation et performance, l’Orsiérain installé au Châble et qui vient d’obtenir un master en physique, partage sa vision « philosophique » du freeride.  

« D’aussi loin que je me souvienne, je regardais des films de ski, j’en analysais l’aspect esthétique. C’est ce qui m’a donné l’envie de skier. » Aiguillé par un père guide de montagne , le jeune Yann tâte le terrain et se lance au début comme tout le monde, avec les skis « en pizza » : « Rapidement en regardant d’autres skieurs, j’ai été inspiré certes par le côté très impressionnant et sensationnel de la discipline, mais aussi par son aspect artistique. Tous ces paramètres prennent encore de l’ampleur vécus de l’intérieur. »

Jeu de contrastes

« J’y montre mes meilleures images de ski et de montagne, entre Verbier, La Grave, Bavon, tout en apportant une perspective plus philosophique et un regard plus personnel sur le ski freeride. » Conscient qu’il est difficile de résumer une « vision » en douze minutes, Yann a toutefois tenté d’y faire transparaître ce qu’il pense : « J’ai joué avec les contrastes qui existent dans ce sport : il faut à la fois être inspiré, avoir un côté rêve et imagination développé, tout en étant très pragmatique, réfléchi. Nous sommes toujours entre train de jouer entre le rêve et la réalité, le rationnel, le calcul et un peu de folie, de laisser aller. » Parmi la foule de « choses qu’il y aurait à dire », le freerider a essayé de trouver un fil conducteur qui fait office de synthèse de ses idées, de cet équilibre recherché. « La première partie du film décrit la partie plus imaginaire et onirique du ski et la seconde l’aspect plus bagarreur, sportif et performance de la discipline. »

Une question d’équilibre

Né il y a un mois, le projet de film a donné vie à des images que Yann gardait dans son ordinateur, belles mais peu ou pas utilisées jusqu’ici. « Ce fut un défi de choisir, mais aussi un plaisir de se mettre pour une fois de l’autre côté de la caméra, d’essayer d’imaginer quelque chose avec des images brut, qui ne disent rien à priori, de s’impliquer dans ce travail de création. » Situé à mi-chemin entre le rêve et la réalité, Yann est à la recherche permanente d’un équilibre entre ces deux aspects de son sport : « Il n’est jamais trouvé à la perfection, on doit toujours se réajuster. » Doté d’une inclination à l’intellectualisation de ses actes, Yann se garde bien toutefois de s’enfermer dans une description limitative de sa personnalité : « Je n’aime pas les étiquettes, les carcans. Je peux être drôle ou réfléchi, fou ou sérieux, tout dépend des situations auxquelles j’ai pour principe de m’adapter. » 

Romy Moret 

« SKIING BETWEEN », court-métrage de Yann Rausis à découvrir au Vollèges Film Festival demain à 19h30.

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