Après le rock soft et la soul, les deux soeurs Céline et Emilie Troillet explorent la pop électro avec War Cry, EP créé par un as de la production Mauricio Guerrero, lauréat de six Grammies, collaborateur de Shakira notamment. Ces trois titres transcrivent toute l’énergie puisée à Los Angeles par les deux belles originaires de Martigny, transportant toujours plus loin ces deux voix unies tant par les liens du sang que par une passion sans cesse grandissante dans cet univers magique de la musique qui s’ouvre à elles.
Elles sont belles, intelligentes et elles ont une chacune une voix superbement accordée à l’autre. Le talent certes, mais le travail aussi a permis aux deux sœurs Emilie et Céline Troillet de se faire progressivement une place dans l’immense univers de la musique. Leur voix leur a tracé une voie qui a ouvert dans leur vie une nouvelle dimension : « Nous avons rencontré des gens dans ce milieu qui nous ont conseillé, qui nous ont montré certaines directions, tant au niveau du studio que de l’orientation musicale. A mesure que nous sommes entrées en contact avec des professionnels, nous en avons sans cesse appris sur nos personnes, nos aptitudes, nos vraies aspirations. Un magnifique réseau de musiciens, de personnes qui gravitent dans ce milieu s’est créé naturellement autour de nous, qui nous a propulsées dans une sorte de zone parallèle remplie de connexions. Jamais nous n’aurions pensé faire tout ce chemin… cette passion a pris de plus en plus de place dans nos vies respectives parallèlement à nos emplois de juristes. »
« Mnémosyne est la mère des neuf muses de la mythologie, qui réunit à elle seule nos intérêts artistiques : avant de commencer le groupe, nous faisions du chant, de la danse, du théâtre, de la poésie, tout ce qui touche en fait au domaine des muses. Difficile à prononcer et à s’en souvenir, on nous appelle plutôt les deux sœurs Troillet. »
Céline et Emilie Troillet
Un univers artistique dès le début
Les passions ont toutes pour genèse quelques bribes génétiques résurgentes, un brin de hasard providentiel et plusieurs coups d’éclats talentueux. Ces paramètres s’imbriquant judicieusement, ils créent un pointillé qui petit à petit forme une ligne de vie. Des grands-parents maternels chanteurs, la participation en tant que solistes aux chœurs du cycle de Sainte-Jeanne, puis en 2003 la composition spontanée de la première chanson de Céline au piano que va ensuite écrire Emilie vont donner l’impulsion à une passion qui les dirigera vers leurs premières expériences scéniques après avoir fait le pas en 2008 de créer leur propre groupe de musique : « Nous avons fait appel à notre ami de toujours Florent Bernheim, notre guitariste et arrangeur avec qui nous travaillons depuis nos débuts. Puis, après avoir créé suffisamment de compositions, nous avons sorti notre premier album éponyme en 2012. » Les pièces du puzzle de cette belle aventure se sont imbriquées de fil en aiguille avec la sortie de leur deuxième album en 2016, Le Lien, qui fut verni au Théâtre du Baladin à Savièse. « Au début, c’est surtout le plaisir ressenti en chantant, couplé à celui de s’échanger des idées, de travailler ensemble, d’animer des soirées et de composer qui nous a encouragées. Nous nous sommes prêtées au jeu, en partie grâce aux réactions positives des gens. Celles-ci ont scellé notre volonté de poursuivre ce hobby qui allait se développer de manière positivement imprévisible. »
Une complémentarité qui fonctionne
Travaillant à l’instinct, les deux sœurs prennent chacune leur place de manière naturelle, créant de belles harmonies, de judicieuses complémentarités : leurs deux voix fonctionnent bien ensemble, malgré leurs différences de tonalités, ce qui fait la force de leur duo: « Emilie a la voix plus aigüe, aérienne, légère. La mienne est plus grave, suave. Nous nous complétons bien », commente Céline, la cadette, qui décrit ainsi leur duo : «Nous faisons des harmonies à deux. Si nous chantons toutes les deux, c’est Emilie toutefois qui écrit les textes et pour ma part, j’aime beaucoup faire des deuxièmes voix ». Propulsées dès 2015 sur le devant de la scène par Michael Jones, le guitariste de Jean-Jacques Goldman, avec lequel elles ont collaboré sur le deuxième album, elles se produiront notamment à l’ambassade suisse à Rome et en première partie de la tournée helvétique de Patrick Bruel en 2017. En novembre dernier, elle ont sorti un EP enregistré à Los Angeles avec l’aide de Mauricio Guerrero, producteur américain rencontré dans le cadre du Kid’s Voice Tour, où elles étaient choristes et lui membre du jury : une aventure qui fait partie des beaux souvenirs de leur épopée musicale.
Des temps forts qui créent le tempo
Invitées à Los Angeles, les deux sœurs se retrouvent dans une aventure presque « irréelle » : « Au début, nous n’étions pas certaines d’avoir bien compris ! » Très accessible et disponible pour les valaisannes, Mauricio Guerrero s’est même fendu d’une vidéo sur Youtube dans laquelle il explique tout le processus qui a mené à cette formidable et inattendue collaboration. Pendant une semaine, les deux sœurs vont vivre en effet une expérience hors du commun : logées chez le producteur avec son épouse et ses enfants, elles vont pouvoir enregistrer tous les jours : « Mauricio, sa femme et ses deux fils étaient vraiment incroyablement accueillants. Une réelle amitité s’est créée entre nous. Nous avons pu découvrir le travail à l’américaine, les gros studios. » Producteur arrangeur, Mauricio va ensuite se charger du mixage et du mastering, un énorme travail de production. Souvenirs forts également pour leur deuxième album en 2015 notamment lors de son enregistrement à Bruxelles : « À notre arrivée, nous avons vraiment cru rêver. Nous nous trouvions dans le plus grand studio d’Europe, la caverne d’Ali Baba du musicien, en compagnie de stars qui enregistraient en même temps que nous. » Tout comme à Abbey Road Studios à Londres pour le mastering : « C’est exceptionnel, car personne ne peut entrer comme ça dans le studio des Beatles. A notre arrivée nous étions très impressionnées de voir toutes les photos de stars et d’inscrire nos noms à la suite de noms ultra connus …on se demandait ce que nous faisions là », rigolent-elles, en se remémorant un épisode cocasse : « Nous nous prenions en photo devant l’entrée du studio lorsque le responsable de la réception est venue nous dire qu’il était vraiment désolé, mais que l’endroit n’était pas autorisé aux touristes ! La tête qu’il a faite quand on lui a dit que nous avions rendez-vous à l’intérieur…Nous n’arrivions pas avec les gardes du corps, il n’avait pas l’habitude. » Moment très fort aussi que celui vécu dans le cadre leur participation aux Chœurs de la Fondation Little Dreams de Phil Collins : « On a pu chanter en même temps que lui sur scène. A la fin du concert, il nous a remerciées. A ce moment-là, nous nous sommes regardées et nous nous sommes dites que tout pouvait s’arrêter, c’était bon. Avoir la reconnaissance d’une personne comme lui, c’était inouï. Par la suite, il nous a reconnues lors du Montreux Jazz Festival : il est d’une classe, d’une discrétion et d’une gentillesse… Nous n’arrivons toujours pas à réaliser que nous avons vécu ces moments-là. »
Romy Moret
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