L’un filme, l’autre ride. A respectivement 18 et 15 ans, Théo et Martin Bender de Chemin-Dessus ont trouvé l’équilibre dans leur passion du freeride mais aussi de l’enduro ( vélo de descente). Les sensations fortes que vit Martin sur ses lattes aériennes, virevoltantes et rapides, Théo les retranscrit grâce à une technique de la vidéo déjà bien rôdée qu’il a acquise en suivant son frère dans ses pérégrinations neigeuses. Le point fort de leurs films : un scénario bien ficelé entre humour et parodie à découvrir lors du Vollèges Film Festival le weekend prochain.
Il sont irrésistiblement sympas, les frères Bender. Habités par une réelle complicité fraternelle, ils racontent joyeusement leur passion à la journaliste impressionnée par tant de fraîcheur et de décontraction, enrobée toutefois d’une bonne dose de professionnalisme. L’impétuosité, l’élan et l’effervescence de la jeunesse n’empêche pas d’être sérieux. Si le milieu des disciplines sportives que pratique Martin véhicule une certaine insouciance, il peut néanmoins se vivre allègrement sans contradiction avec la volonté de développer posément des compétences déjà fort évidentes. En d’autres termes, les adolescents s’éclatent dans leur passion, sans emphase, ni prétention, mués par le bonheur qu’elle leur procure et qu’ils ont envie de partager.
Toute une histoire!
“Je filme, je fais le montage et je réalise. Pour certaines vidéos, il y a aussi une partie d’écriture à gérer.” Théo assure en effet les prises d’images de son frère, leur montage et leur réalisation. Cette année, il a suivi Martin sur plusieurs compétitions et lors de ses entraînements à ski et en vélo de descente, ce qui donne vie à deux petits films intitulés “Selfie” et “Mickaël le pro rider” qui seront projetés lors du Vollèges Film Festival ce samedi 16 novembre. “Ce projet nous a demandé plusieurs mois de préparation”, admet Théo qui travaille en dehors de ses heures d’école à la HES de Sion, soit dans le train, soit dès qu’il a une minute à la maison. Point fort des vidéos des frangins, le scénario: “A chaque fois, il y a une histoire : d’abord on l’écrit, puis au fur et à mesure on rajoute des éléments… puis lorsque nous sommes prêts, on commence à filmer.
Complémentaires
Ils ont mis les lattes dès leur plus jeune âge, grâce à des parents skieurs : “On skie ensemble depuis tout petits.” Inscrits au freeride club de l’Ecole Suisse de Ski de Verbier, les deux frangins apprennent vraiment à skier, guisés par le cadre du groupe et de leurs entraîneurs. Les sauts s’enchaînent, les courbes se délient, Martin s’envole, tandis que gentiment Théo trouve sa place derrière la caméra: “Il avait plus de potentiel physique que moi. De mon côté, j’ai attrapé le virus de la caméra : ça a créé une belle complémentarité.” Puis, le déclenchement “filmique” se fait lors d’une compétition de films à laquelle ils participent il y a déjà quelques années à Verbier et qu’ils gagnent lors de leur deuxième participation : “Notre vidéo n’était pas la meilleure et on skiait beaucoup moins bien que les autres participants, car nous étions plus petits ”, admet Martin, “mais elle avait l’avantage de proposer une histoire; ça leur a tapé à l’oeil. » Une histoire qui se poursuit dans la réalité et qui magnifie leurs années adolescentes, empreintes de rêves et de créativité. Une histoire aux allures de rêve éveillé, dans la blancheur de la poudre des pentes du coin et d’ailleurs, glissant vers leurs objectifs magiques, empreints d’idéaux flottant sur les hauteurs. Comme l’on se réjouit d’en prendre aussi à Vollèges, de la hauteur, au travers du regard et de la joie de vivre de deux adolescents captivants.
Romy Moret
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