Mélanie Rupp est partie de zéro en boxe thaï et va organiser un combat pour récolter des fonds pour la fondation l’EssentiElles. La Vollégearde espère ainsi lutter contres les violences domestiques dont elle a elle-même été victime.
« C’est l’arrivée de ma fille en novembre 2018 qui a déclenché en moi le besoin de briser le tabou, de révéler ce secret que je gardais honteusement, de dire au monde que moi aussi j’ai été victime de violences. » Mélanie Rupp, 31 ans, a donc décidé de sortir du silence pour combattre avec ses moyens ce fléau, cause numéro une d’homicide envers les femmes, et qui touche plus de 8’000 personnes en Valais. La jeune mère de famille et éducatrice de l’enfance à ainsi choisi de se lancer un défi poignant : « Je suis en train d’apprendre à faire de la boxe Thaï, ce qui me permettra d’organiser un évènement et ainsi récolter des fonds pour la Fondation L’EssentiElles. » De cette façon, elle souhaite également faire connaître plus en détails le centre LAVI (Loi fédérale sur L’Aide aux Victimes d’Infractions), qui lui est venu en aide. « Après avoir subi ces violences, je me suis rendue au Centre LAVI de la place de Sion où j’ai pu bénéficier d’une écoute, d’un soutien moral et surtout d’une aide financière pour un suivi psychologique. Ma campagne de sensibilisation vise donc, entre autre, à faire mieux connaître ce service étatique et est un moyen pour moi de les remercier de m’avoir soutenue en 2010. »
Opération coup de poing
« J’ai d’abord créé un témoignage vidéo qui a suscité de nombreuses réactions de la part de mon entourage, mais également de personnes que je ne connaissais pas. Cela m’a donné envie d’aller plus loin : j’ai pris contact avec la Fondation l’EssentiElles afin d’apporter mon soutien bénévolement ainsi qu’un parrainage. » Afin de se battre concrètement pour cette cause, elle est actuellement coachée par un professionnel de boxe Thaïlandaise et organisera un combat au terme de plusieurs mois d’entraînements. « J’ai choisi cette discipline car c’est un sport qui m’attire, et dont les valeurs (respect, entraide) correspondent à mes valeurs personnelles. D’autre part, la boxe permet de se reconnecter avec son corps qui, en tant que femme battue, est mis sous silence afin de supporter les coups. La boxe offre également le moyen de s’exprimer, de sortir cette colère, de reprendre confiance en soi, et de disposer de ressources pour se défendre. » Pas si paradoxal donc de boxer pour une femme qui a subi des violences ! « Ce sport a clairement des vertus thérapeutiques. Il peut redonner confiance en soi. » Aidée dans la réalisation de ce challenge sportif par Jean-François Udrisard, directeur et coach de la KODENKAI MARTIAL ARTS ACADEMY, Mélanie va donc s’entraîner dur pour pouvoir organiser un combat et récolter des fonds. « L’idéologie que prône cette école, à savoir : le dépassement de soi, les entraînements dans une ambiance familiale en écartant l’esprit de compétition et de rivalité, l’échange et le partage, sont des valeurs qui sont essentielles pour permettre une constante progression. » Projet qui lui tient particulièrement à cœur, défi personnel, challenge physique et mental, soutien aux victimes, son Opération coup de poing « prouve que l’on peut partir de zéro et arriver loin, lorsqu’on est entouré de bonnes personnes. »
Romy Moret
Le témoignage de Mélanie est visible sur Youtube à l’adresse suivante;
https://www.youtube.com/watch?v=ZRZ8izObRLE, ou en tapant : meli melow.
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