Exploit de taille: Steve Duplan est reparti de la très prestigieuse Fête fédérale à Zoug auréolé d’une couronne tant convoitée. Vainqueur de cinq de ses huit passes, le Vaudois s’est classé au 8e rang et a ainsi terminé meilleur romand. Une performance incroyable qu’il a accomplie notamment avec l’aide de son préparateur physique Jonathan Bruchez.
L’attente a été longue. Depuis la couronne d’Hans-Peter Pellet à Frauenfeld en 2010, plus aucun représentant de l’association romande de lutte ne s’était agenouillé le dimanche soir d’une fête fédérale devant les demoiselles d’honneur. La fête fédérale de Zoug a ainsi souri aux Romands qui ont récolté trois couronnes, mais en particulier au Vaudois Steve Duplan. Le pensionnaire du club d’Aigle, qui a atteint le total de 75,5 points, a terminé juste devant les Fribourgeois Lario Kramer et Benjamin Gapany réalisant un exploit d’envergure : « Ma vie a déjà changé un peu », sourit-il en ajoutant, amusé : « J’ai eu affaire à pas mal de médias. »
Coaching à la pointe avec Jo
Meilleur romand, Steve Duplan n’était pas peu fier à l’heure d’arborer cette couronne tant convoitée : « C’est une sensation extraordinaire », admet-il tout en analysant son exploit: « J’ai su rester calme mentalement entre les passes », analyse-t-il avec la satisfaction du devoir accompli, après des heures incalculables d’entraînement : « J’ai vraiment dû travailler dur suite notamment à mes blessures des ligaments croisés. » Au bénéfice de 15 couronnes cantonales, Steve voulait vraiment améliorer ses prestations, tout en soignant véritablement son genou : « Nous avons d’abord passé par une période de réadaptation, incluant physio et renforcement du genou », explique Jonathan Bruchez, préparateur physique, qui suit son protégé trois fois par semaine dans son local à Martigny. « Il est très assidu à l’entraînement, c’est le rêve de travailler avec lui. Il ne rechigne jamais à la tâche. » Exerçant notamment les appuis en lutte, il a également développé sa puissance et sa force et gagné en explosivité : « Même si j’ai augmenté ma masse musculaire, je reste tout de même avec mes 103 kilos, un lutteur « léger ». Je me dois donc d’être rapide tout en étant technique. » Et ça lui a réussi plutôt bien!
De l’athlétisme à la lutte
Pas spécialement prédestiné pour la lutte, Steve était plutôt doué en athlétisme à 9 ans, lorsqu’il voit un concours de lutte à la télévision : « Je veux faire ça », annonce-t-il à sa maman qui l’encourage dans cette voie, au grand dam de son papa qui le voyait bien persévérer dans les stades d’athlétisme. Mais le jeune Steve montre d’emblée de bonnes aptitudes sur les ronds de sciure et ne lâche rien : « Début janvier, tout en pédalant, au local, je me suis dit qu’un jour j’aurai ma photo ici même avec la couronne. » Objectif atteint, grâce un énorme travail mental également : « J’ai réussi à rester calme, j’ai fait de l’hypnose pour bien resté ancré et gérer la pression. J’étais vraiment bien dans la tête. » Et sur la tête aussi, où trône désormais une couronne fédérale si convoitée : « En Romandie, t’es presque un Dieu avec ces lauriers… »
Romy Moret