Louis Fellay, doyen de Bagnes

A 100 ans, Louis Fellay est le doyen de Bagnes. Boulanger-pâtissier, puis représentant chez Simonetta Vins et enfin nommé au cadastre de la commune, il a parcouru sa vie avec le sourire, nourrissant une immense passion pour la chasse, activité qu’il a abandonné seulement en… 2013. Aujourd’hui à la Providence à Montagnier, même si ses jambes ne sont plus aussi solides, il est porté par son optimisme et garde « toute sa tête. »

Il est heureux le doyen de la vallée. Taquin et souriant, à 100 ans, Louis Fellay affiche un optimisme contagieux. « J’ai juste les jambes qui ne me soutiennent plus, sinon tout le reste va bien. » En pleine forme-« je ne suis pas vieux »-, Louis nous accueille avec la gentillesse et la bonne humeur qui l’a toujours caractérisé : « Je crois avoir bon caractère. Je ne me suis jamais chicané avec personne. Je ne sais pas être en colère. » Pas rancunier pour deux sous, « facile comme tout » aux dires de son petit-fils Hervé, il coule des jours paisiblement à l’EMS La Providence, où il a lié des amitiés : « Avec le personnel, mais surtout avec une jeune fille de 84 ans que je protège un peu » sourit Louis qui aime bien « charrier » : « On se voit tous les après-midis, j’aime bien la rencontrer, car elle ne me fait pas trop de misères. Si elle me demande pour venir un moment avec moi boire un jus, je lui réponds oui mais pas trop près… »

Nommé au cadastre

Né dans une fratrie de 11 enfants au Châble, Louis Fellay aura toujours habité dans le village bagnard : tout d’abord dans la maison familiale, puis pendant 13 ans dans celle de sa belle-famille et enfin dans sa dernière maison construite en 1958 un peu plus haut que la place centrale. Marié en 1944 avec Renée Baillifard qu’il a rencontrée au café des Amis et avec laquelle il aura trois enfants, il entreprend un apprentissage de boulanger- pâtissier chez Joseph Bessard, puis travaille aux Valettes, chez Payin, chez Angelin Bircher tout un hiver, puis deux ans chez Michellod à Villette. « J’ai changé souvent car j’étais trop payé… » plaisante Louis qui abandonnera définitivement le métier lorsqu’il trouve une place de représentant chez Simonetta Vins. « J’allais prendre les commandes depuis Riddes compris jusqu’à Monthey et de temps en temps à Sion. J’adorais le contact avec les gens, discuter avec tout le monde. » Après 25 ans de bons et loyaux services, il est nommé en 1971 au cadastre du Châble où il fournira un travail énorme, pas toujours facile : « Je m’occupais des propriétés, des bâtiments… il y avait beaucoup de recours car il a fallu faire toute la mensuration : à cette époque, il n’y avait pas encore de plans à Bagnes. On faisait par avion, mais ce n’était pas toujours précis, il y avait parfois des buissons qui cachaient les limites. Les gens faisaient beaucoup de revendications… » De ce temps qui a précédé le remaniement, Louis en est fier : « J’ai sorti toutes les parcelles de tous les villages. Je me souviens plus particulièrement de Sarreyer : il a fallu faire tout le village et tous les mayens. Un boulot titanesque ! » a la retraite, il reprend la campagne et du bétail – « trois têtes de bétail » : « il fallait bien m’occuper. » Occupé, Louis l’était pourtant toujours, car habité depuis toujours par la passion de la chasse…

Chasseur passionné

« Un jour, en voyant mon patron Maurice Michellod revenir de la chasse avec un gibier sur les épaules, ça m’a donné envie. » Le déclic a eu lieu et Luis sera chasseur toute sa vie : il prendra son dernier permis en…2013 : « Je pense qu’alors, j’étais le plus vieux chasseur de la vallée. Je me souviens de nos virées avec Louis Deslarzes, Ernest Maret et Aloïs Besson…» D’abord avec le groupe de Bruson, il rejoint ensuite le groupe des chasseurs de Brunet : « J’avais chassé une année seul. Alors que je m’occupais d’un chevreuil que je venais de tirer dans La région du Six Blanc, j’ai demandé de l’aide à l’équipe à Jean-Pierre Besse qui m’a proposé d’intégrer les chasseurs de Brunet. » À la question de savoir quelle est sa définition d’un bon chasseur, Louis répond sans hésitation : « C’est celui qui tire ce qu’il a droit. » Une belle anecdote encore que nous sert le doyen : « Je me souviens d’avoir tiré le premier cerf de la vallée, avec Louis Deslarzes et Aloïs Besson à Mille. Je le vois encore courant dans les vernes… »

Romy Moret

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