Jean-Michel Cajeux, lové au coeur du mythe

Dans ces lieux mythiques indissociables de l’écrivain Ramuz, en bordure du lac de Derborence serti par une magnifique couronne de montagnes protectrices, Le Refuge du Lac accueille les promeneurs dans une atmosphère enchanteresse rappelant celle que l’on retrouve en cabane : son patron Jean-Michel Cajeux met en effet un point d’orgue à offrir sympathie et décontraction en accompagnement de ses plats élaborés autour du sérac. Cet été, il allie l’art à la beauté naturelle du paysage en proposant notamment une exposition d’aquarelles de son ami Pierre-Alain Corthay. 

C’est dans ce décor de carte postale inspirant et revigorant, au cœur de cette nature sauvage, blotti contre le vieux bois de la petite salle surveillée encore par les yeux dessinés de Ramuz que Pierre-Alain Corthay accrochera ses tableaux dès le 4 juillet. « Il est difficile de ne pas tomber sous le charme d’un paysage qui éveille une multitude de sensations, invite à la contemplation, souvent à la méditation », analyse l’artiste émerveillé. Grâce à l’amitié qui le lie à Jean-Michel Cajeux, il aura le privilège d’intégrer ses aquarelles à cet environnement qui si souvent guide son pinceau : îtres et montagnes sont représentées très sobrement, jouant avec les contrastes, presque toujours en hiver : « J’aime la puissance mêlée à la tranquillité de cette saison : parfois, je prends des photos en été que je transpose en hiver. » Passionné par les jeux de lumière qui sont autant de contrastes à capter et reproduire, il dit de ces paysages qu’ils sont ses conversations et ses rires, aimant citer Ramuz qui sculpta de ses mots maintes fois ce coin mythique : « Tout le secret de l’art est peut-être de savoir ordonner des émotions désordonnées, mais de les ordonner de façon qu’on en fasse sentir encore mieux le désordre. »

Derborence, habillé d’hiver…

Pâtes Ramuz et palette d’Henri

Le refuge dispose d’une quarantaine de couchettes dans 4 dortoirs différents, une salle-restaurant d’une cinquantaine de places et d’une terrasse qui « en principe est ensoleillée. » Toutefois, comme « Chez Cajeux, on y vient même quand il pleut « , les aléas de la météo ne perturbent pas le patron qui à lui seul, fait la pluie et le beau temps, instiguant de la gaieté dans les cœurs et dans les assiettes : « Nous travaillons avec les produits locaux. Au côté des traditionnelles fondues et tranches au fromage, nous proposons beaucoup de plats à base de sérac avec l’alpage de Pointet. » Travaillé à toutes les sauces, on le retrouve poëlé, accompagnant les pâtes Ramuz ( un canneloni farci avec une masse de sérac à laquelle sont rajoutées des herbes de l’endroit telles que le serpolet ou l’ortie), ou la polente coulante et crémeuse, ou encore la palette d’Henri servie avec un braisé de chasse qui se mange sur une planche en bois préalablement chauffée… On a soufflé à nos oreilles qu’il valait la peine de venir faire un tour du côté du Refuge durant la période de la chasse…

Romy Moret

www.refugederborence.ch et www.pacorthay.ch

Exposition d’aquarelles de Pierre-Alain Corthay du 4 juillet au 12 septembre 

17-18-19 juillet 23-24 -25 juillet : comédie de la troupe Tsanfleuron chantée et jouée sur le roman de Ramuz, « Derborence », avec la présence le dimanche soir 25 juillet de la chanteuse valaisanne Sylvie Bourban.

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