Sportif et dynamique, Laurent Vaucher est surtout une personnalité ultra sympathique, accessible et disponible. A l’aube d’une nouvelle saison de ski que tous les acteurs du tourisme de la région prépare avec optimisme malgré les circonstances, le directeur de Téléverbier évoque son lien avec le Val de Bagnes et sa passion inaltérable pour le ski alpin.
Rangés dans un coin de son bureau, prêts à l’usage, les skis de Laurent Vaucher guettent impatiemment les flocons: « En fonction des conditions, je choisis plutôt l’une ou l’autre paire » . Le directeur de Téléverbier, Neuchâtelois d’origine, voue depuis toujours une passion pour ce sport, qui outre la réalisation de prouesses sur les spatules fut le point de départ qui lui permis de « glisser » judicieusement d’une activité professionnelle à une autre. Après quelques virages bien pris notamment à Vercorin, la Californie, Thyon et le Colorado, il a « freiné » au moment opportun pour être nommé CEO du Groupe Téléverbier.
« Jean-Albert Ferrez m’a contacté en 2017 pour savoir si je voulais succéder à Eric Balet…étant donné que j’adore le ski, Verbier et la région, j’ai dit oui ! »
Laurent Vaucher
-Laurent Vaucher, quel est votre lien avec le ski ?
J’ai grandi dans les montagnes neuchâteloises : l’été on faisait du foot, l’hiver du ski aux Bugnenets. Durant les weekends, on venait souvent avec les copains à Verbier, les Portes du Soleil ou Grindenwald. J’ai toujours adoré le ski ! En fait, ma maman est une grande skieuse. J’ai fait toutes mes gammes de moniteur, pour débuter dans une école de ski à Vercorin. De plus, mon fiston fait du ski de compétition ; il est dans la structure Ski Valais…
-Le foot aussi suscite votre intérêt ? ( un ballon « exhibe ses rondeurs » sur une étagère de son bureau )
Oui aussi ! J’ai joué pendant 18 ans à Neuchâtel. Le partenariat qui lie Verbier Tourisme et Téléverbier à Liverpool m’a donné l’occasion d’assister aux matchs et d’organiser des actions avec le club. C’est vraiment enthousiasmant !
-Comment êtes-vous devenu directeur de Téléverbier ?
Il y a plus de 25 ans, la passion du ski m’a amené à œuvrer pour une école de ski en Valais. Après l’obtention d’un diplôme de spécialiste technique en transport par câble, j’ai fait mes premières expériences dans les remontées mécaniques en tant que responsable technique de la société de la Télécabine de Vercorin entre 1994 et 1997. De 1997 à 1999, j’ai travaillé dans le secteur industriel auprès de la société Ismeca à la Chaux-de-Fonds. Ensuite, dans le but d’approfondir mes connaissances, j’ai obtenu un diplôme d’ingénieur HES en électricité à Bienne en 2002. La même année, j’ai quitté la Suisse pour la Californie où j’ai rejoint la firme TESLAco entre 2002 et 2006. Revenant en Suisse, j’ai alors repris la direction de Télé-Thyon SA, poste que j’ai occupé jusqu’en avril 2015. Durant cette période, j’ai suivi le cursus d’un programme MBA en « Management and Corporate finance » de l’université de Lausanne. En 2015, j’ai à nouveau traversé l’Atlantique pour m’établir à Denver au Colorado pour le compte de la société SKIDATA en tant que Directeur pour les USA où j’ai pu expérimenter beaucoup de domaines skiables. Le 1er septembre 2017, j’ai été nommé CEO du Groupe Téléverbier.
« Nous sommes certes bien positionnés en altitude, mais il s’agit d’avoir une vision sur l’année. Notre but est de faire de Téléverbier une entreprise profitable dix mois sur douze, pas seulement 6 mois par année. »
Laurent Vaucher
-Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté en tant que directeur ?
Pérenniser Téléverbier à terme en collaboration avec tous les prestataires et la commune de Bagnes qui est à mon sens bien orientée vers la question touristique. Cette dernière connaît bien la valeur de Verbier et est consciente de ce que la destination peut amener à la région. Plusieurs défis majeurs s’annoncent à moyen terme, avec les conditions climatiques qui changent. Nous sommes certes bien positionnés en altitude, mais il s’agit d’avoir une vision sur l’année. Notre but est de faire de Téléverbier une entreprise profitable dix mois sur douze et pas seulement six mois par année. Nous avons d’ailleurs pu constater ces dernières années que Verbier peut aussi tirer son épingle du jeu durant la saison estivale.
-Le principal message que le directeur souhaite faire passer pour la saison à venir ?
Venez skier ! On fait tout pour que vous vous sentiez en sécurité ! Il y aura évidemment des mesures et des gestes barrière à respecter, mais je crois que lorsqu’on se retrouve sur les pistes, dans de grands espaces, on se sent vraiment en sécurité. On l’a constaté cet été avec l’affluence des clients, dont beaucoup de Suisses notamment qui recherchaient cette liberté de mouvement. En dépit de la situation, nous avons donc une carte aussi à jouer cet hiver avec l’espace, la liberté et le plaisir de la glisse que nous pouvons offrir.
Romy Moret