Elle apporte de la sérénité aux familles en deuil

Depuis cet été, Laetita Herin apporte son soutien aux familles endeuillées de la vallée de Bagnes. Affiliée aux pompes funèbres Pagliotti à Martigny, elle est devenue « accompagnatrice de deuil », comme elle aime poétiquement décrire sa nouvelle fonction. Si sa mission consiste certes à gérer tous les aspects administratifs et organisationnels d’un décès, elle a pour objectif principal d’offrir sa sensibilité, son écoute et son empathie, afin de mettre du baume au cœur endolori des familles. 

Son prénom voulant dire « allégresse », Laetitia Herin a choisi d’en apporter à sa manière aux familles, parents et amis qui doivent traverser la dure épreuve du deuil d’un proche. « Si je peux alléger la souffrance des gens lors de la perte d’un être cher, je suis comblée. » Maman de deux enfants adultes, mariée et habitant Versegères, Laetitia accompagne en effet depuis peu les familles endeuillées de la vallée. Référente pour les pompes funèbres Pagliotti de Martigny, elle aime utiliser les termes  » plus jolis » d’accompagnatrice de deuil, plutôt que croque-mort : « Même si je suis consciente que je n’ai pas suivi de cours en psychologie… », tient-elle à préciser.

« J’ai envie d’apporter mon soutien à ces familles endeuillées qui n’ont pas l’énergie nécessaire pour certains aspects administratifs dans ces moments d’intense émotion. Je leur ôte le souci de la paperasse, en offrant un peu de sérénité et de confort au travers de l’écoute et de l’empathie. »

Laetita Hérin

« Lorsqu’on m’appelle, la première des choses que je fais est d’aller voir les familles. Après la prise de contact avec le curé, on discute de tous les aspects de la cérémonie, du faire-part, du traiteur, des fleurs, de la verrée après la messe. » Parfois, il lui incombe de terminer la toilette du défunt et s’aventure même à manier le bâton de rouge à lèvres ou le peigne, à placer des boucles d’oreilles : « Je ne fais pas encore de mise en bière » , précise Laetita qui n’a néanmoins pas peur de la mort, cette transition qu’elle a apprivoisée : « Je me souviens de ce premier contact physique que j’ai eu, en dehors de celui avec mon papa. C’était la première fois que je touchais quelqu’un de décédé. C’est un instant particulier. » Une connexion s’est créée entre ces deux mondes, celui des vivants et de l’au-delà qu’elle a captée dans son cœur et qui l’a définitivement confortée dans son choix professionnel.

« Je pense pouvoir m’enrichir énormément avec ses expériences, ses partages. Les familles me font part de leur confiance, de leur confidences et de leur intimité. Aider, apporter du soutien et de la sérénité sont les aspects du métier qui m’intéressent. »

Laëtita Hérin

L’envie d’aller plus en profondeur 

Si le décès de son papa et celui d’un jeune de la vallée l’a mise sur la voie en lui démontrant la puissance du soutien qui peut être apporté et vécu avec la famille,  c’est aussi la période particulière induite par le Covid qui a fait germer en elle une remise en question :  « J’avais vu lors d’un enterrement à Martigny qu’une femme officiait en tant que croque-mort. Cela a mûri et je suis arrivée à la conclusion que ce rôle était fait pour moi. » Pendant 27 ans assistante en pharmacie, puis vendeuse de vêtements, de bijoux et de vins, elle trouve que ces dernières années peuvent être considérées comme superficielles : « Malgré le fait que chacune de mes activités professionnelles m’aient permis de m’épanouir, j’ai ressenti le désir de m’investir dans une occupation qui aille plus en profondeur : apporter de l’aide aux autres a toujours résonné en moi comme un élément essentiel de l’existence. « 

Patiente et à l’écoute

Doté d’un caractère agréable et sociable, Laetita avoue ne pas trop se préparer avant de rentrer en contact avec les familles en deuil : « J’y vais avec ma spontanéité, ma manière d’être. J’ai toutefois suivi quelques cours pour apprendre à être à l’écoute. Certains outils m’ont aussi été donnés par les Pagliotti. » Souvent, elle s’est interrogée sur le bien-fondé de sa décision: « Je ne savais pas comment les gens de la vallée allaient prendre le fait qu’une femme évolue dans ce milieu. » Les gens, tout comme sa famille, l’ont toutefois encouragée dans son choix. « Ils me décrivent comme étant patiente, à l’écoute des autres. Ce que je sais est que ce métier me correspond, que je m’y sens bien, à ma place. » Devenue une évidence pour elle, ce nouveau défi professionnel permet de faire grandir son âme en choyant celle des autres.

Romy Moret

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