Laurine Moulin: la jeune soprano relie les époques

Sa voix transporte, émeut. Elle caresse nos sentiments, les survoltant. A 20 ans, Laurine Moulin est devenue chanteuse soprano en fréquentant le chœur du Collège de Saint-Maurice durant ses études. Une belle carrière se dessine, puisque la jeune soprano de Martigny prépare ses examens afin d’intégrer l’une des hautes écoles de musique de Suisse, tout en préparant une maturité en santé. Passionnée par la musique ancienne, elle accorde certes une grande importance à l’esthétique de la mélodie, mais également au contexte dans lequel les paroles et la composition s’inscrivent historiquement, pérennisant les messages d’une autre époque.

Sa personnalité fraîche, enjouée et spontanée dégage une joie de vivre communicative chez la jeune soprano. Chez ses parents à Martigny, où elle nous accueille , elle dégage une vraie sympathie, en même temps que la merveilleuse sensation d’être complètement habitée par sa passion. Tout chez elle respire cette évidence du chemin emprunté, de celui qui se trace : « J’espère pouvoir faire un belle carrière professionnelle. »

Un chœur coup de cœur 

Enfant, Laurine a joué pendant dix ans de l’orgue électronique à l’école de jazz et musiques actuelles, puis chante dans le Chœur Saint Michel Martigny-Bourg, celui de l’école primaire, du cycle … : « On m’a toujours dit que je chantais très bien,mais à ce moment-là je n’avais pas senti que ce milieu pouvait me convenir, que j’allais pouvoir l’approfondir par la suite. Je chantais ou jouais de l’orgue « innocemment », vraiment par pur plaisir ! Le déclic s’est fait plus tard. » Partie à Brig effectuer sa deuxième année de Collège, elle découvre la Singschule Cantiamo, une structure qui comprend notamment un ensemble vocal pour les adultes et qui aligne les prix au niveau suisse : « Là j’ai vraiment accroché. J’ai fait connaissance avec le solfège qui ne m’intéressait pas et j’ai participé au cours de pose de voix. C’était vraiment très poussé. » Si le travail à ce moment-là s’est complexifié, Laurine s’est toutefois mise à la tâche avec une telle ardeur qu’elle progresse rapidement : « J’attendais les cours avec impatience. » L’école obligatoire terminée, elle découvre le violon et prend des cours de chant au Conservatoire. La passion se transforme en vocation.

 Au diapason avec sa passion qu’elle transmet talentueusement, Laurine Moulin poursuit sur la voie que lui trace sa voix, en vue d’une admission à la Haute Ecole de Musique de Bâle, Berne ou Zürich, en fonction des résultats de ses examens au mois d’avril…

L’importance du contexte historique

Si Laurine chante plusieurs répertoires classiques, elle est toutefois passionnée par la musique ancienne : « C’est une manière tout à fait différente d’envisager la musique de maintenant. Très souvent on retrouve le clavecin et d’une manière générale des instruments baroques. On dit qu’elle fait un peu « Louis XIV » en tombant un peu dans le cliché. » Passionnée également d’histoire, elle lie les deux domaines : « Cela va de pair. Je suis très curieuse par rapport au contexte historique. Dans l’interprétation, on retrouve ces liens qui se tissent. »  Miroir de la société de l’époque, le chant classique passionne Laurine qui en recherche la cohérence et l’authenticité historique. Lorsque surviennent certains coups de cœur, elle n’hésite pas à se plonger dans l’atmosphère et le contexte historique de certaines pièces dont elle recherche la genèse : « J’ai chanté avec le Chœur Novantiqua de Sion La messe de Minuit de Charpentier, compositeur de musique baroque français : je me suis prise de passion pour cette pièce, je me suis donc mise en quête de savoir pourquoi il avait écrit cela ainsi…j’aime bien m’imaginer à l’époque, rechercher la signification que les compositions revêtaient. Par exemple, la grande importance du Roi à l’époque se ressent dans l’écriture ; cela peut être très solennel. » À travers les notes, Laurine fait ainsi revivre et perdurer des messages issus d’autres siècles. Une mission dont elle se sente impartie avec reconnaissance. 

La Haute Ecole de Musique en point de mire 

Aujourd’hui, sa maturité collégiale en poche, elle prépare ses examens d’entrée prévus en avril pour la haute école de musique classique, afin d’obtenir un bachelor et un master en chant : «  Je me présente à Bâle, à Berne et à Zürich en espérant être retenue pour l’une des trois, l’admission étant très difficile à obtenir. » En parallèle et afin de se préparer de manière optimale , elle suit les cours du Conservatoire de Sion en solfège et harmonie. « Je me suis découverte une passion pour le solfège que je détestais pourtant auparavant, ce qui m’a permis de terminer en trois ans un cursus qui dure normalement 9 ans. Je me retrouve par conséquent en dernière année de formation pré-professionnelle. » Talentueuse, appliquée, spontanée, mais toutefois prudente, Laurine assure de surcroît ses arrières avec un plan B plutôt solide : «  Je fais une maturité professionnelle en filière santé au cas où mes objectifs n’aboutiraient pas avec la musique. » Le futur ancre solidement ses racines dans le présent que Laurine égaie de sa voix…

Romy Moret

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