Jean-Marie Michellod : ses cartes postales des internés de la Guerre

Non, il ne les pas reçues, ni envoyées ! Les cartes postales de Jean-Marie Michellod sont des trésors trouvés grâce à son flair de grand passionné d’histoire locale. Trait de caractère hérité de sa maman, cette passion lui a permis de constituer chez lui à Versegères une collection de 30’000 cartes postales en lien avec le Valais, dont un répertoire des lieux qui ont accueillis les internés en Suisse.

Depuis 50 ans , Jean-Marie part à la recherche de pépites du coin qui se traduisent très souvent par des cartes postales. Dans notre entretien, il nous explique les spécificités de la naissance de ce moyen de communiquer qui ne comportait tout d’abord que du texte écrit par l’expéditeur auquel vint s’ajouter plus tard l’image. Les années passent, Jean-Marie accumulent les découvertes. Afin d’affiner ses recherches, il décide à un moment donné de se focaliser sur un domaine encore peu défriché: les internés accueillis chez nous pendant la Guerre.

Accueillis dans les hôtels

« Durant la grande Guerre, la Suisse a accueilli entre 1916 et 1919, 65’000 prisonniers ou intrenés blessé sou malades » expliqu-t-il. « Pincipalement des Français, des Bleges et des Anglais qui ont été répartis dans divers hôtels des stations touristiques de la Suisse romande, abandonnés par leurs cleints en raison de la guerre. Ils se situaient prinicpalement en Valais, au Jura, dans les Alpes vaudoises, au Pays d’En haut, en Gruyère et dans l’Oberland bernois, alors que les Allemandset les Autrichiens étaient cantnnés dan sles Grisons, les roves du Lac des Quatre Cantons et Appenzell. »

Les internés français devant l’hôtel Clerc à Martigny en 1916.

Panser leurs blessures à Martigny

Martigny les accueillit à l’Hôtel Mon Blanc, à l’Hôtel Clerc et à l’infirmerie. Divers recensements furent entrepris: « On compta le 25 août 1916, 95 internés français et belges, le 20 décembre 1917, 61 internés français, le 25 juin 1918, 157 internés dont il n’est pas fait état de leur nationalité, le 10 novembre 1918, à la veille de l’armistice du 11 novembre 1918, 142 internés. » Martigny accueillit également en visite officielle le 27 juin 1917 le célèbre général français Pau, commandant des troupes d’Alsace en 1914. « Comme les autres leiux en Suisse, Martigny fut une terre d’accueil qui leur permit de panser leurs blessures. » Jean-Marie nous conte également l’histoire de la carte postale, celle du timbre poste, des hôtels de la région à l’époque et bien évidemment de la réalisation du répertoire de tous les endroits de la Suisse où ont séjourné les internés. « J’ai mise 20 ans pour y parvenir, avec l’aide de l’ambassade de France. »

Au travers des explications de Jean-Marie, on décèle toute la finesse et la patience du chercheur infatigable, qui contre vents et marées maintient le cap d’une passion qui dirige sa vie : « C’est presque de la folie. » A plonger dans le passé, on s’y engouffre certes parfois, on plonge dans les méandres de recherches qui laissent parfois perplexe comme celle du dénommé Hôtel du Vélan, sis au Col des Planches, dont le timbre honore une carte postale qui interroge : « J’ai compris plus tard qu’on l’avait appelée ainsi, parce qu’on y voit le Vélan au fond de la vallée, en second plan.  » Lentement mais sûrement, il remonte à la source, il y rencontre parfois des indices aussi tumultueux que les eaux de la Dranse qui rendaient le passage des Trappistes si peu certain à l’époque et dans lesquelles un évêque périt :  » On avait peur d’y passer, on longeait le lit de la rivière, de plus, c’était souvent un traquenard, on se faisait attaquer par des brigands. » Si le passé n’est pas le présent, ce dernier y puise son essence, y transmet un semblant d’explication afin de donner des pistes pour le futur. Dans cette quête du détail, du trésor déterré, la puissance du passé s’exprime tel un mystère dévoilé. C’est certainement ce qui fait battre le coeur d’explorateur de Jean-Marie Michellod.

Romy Moret

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