C’est la tournée d’Etienne Subilia!

Les canards sont dans la mare…. À Martigny, ils remuent du popotin à La louve, chez Étienne Subilia, dit « Coin-Coin » du nom de cet anatidé sympathique qui désigne toute personne dont le patron du bar octodurien ne connaît pas le nom. Parfois vilain petit canard, mais le plus souvent tendre comme un magret et protecteur comme une louve,  Étienne Subilia se secoue le bas des reins et fait coin coin pour nous offrir une tournée du patron croustillante et truculente à souhait.

La danse des canards, Étienne Subilia la connaît. Il y est entré tout jeune déjà lorsqu’il a commencé à appeler les gens « coin-coin » : « Je ne me rappelle jamais des prénoms, alors coin coin ça leur va bien. » S’il peut parfois claquer du bec qu’il n’a pas dans sa poche, il garde en revanche au chaud sous ses plumes un cœur grand comme ça. La serveuse en place depuis 13 ans l’atteste : le patron est ultra sensible. Persévérant aussi : après un accident qui l’oblige à oublier son rêve de devenir prof de sport à 17 ans, Étienne se lance dans le métier de bistroquet sur les conseils de son papa. « J’ai commencé au Bourg-Ville, puis aux Platanes et depuis 13 ans à La Louve. » 40 ans au compteur, « c’est super chouette, c’est extra-fou. » Et ça vaut bien une tournée du patron qui sait aller jusqu’au petit matin en faisant des « coin-coin. »

« A La Louve, le client peut tout boire. Des vins, du whisky et le reste. J’aime bien prendre l’apéro avec mes adorables cas sociaux et traîner avec mes fidèles amis qui débarquent à l’improviste pour une durée indéterminée. » Avec un emplacement idéal, le bistrot fait un clin d’œil à la sculpture du mammifère et ses petits sur la place attenante. A la Louve, on est cocolé et abreuvé, et gare aux intrus qui casseraient cette belle relation de confiance : le patron sait aussi se transformer en caméléon à la langue de vipère.

« J’ai une tête de vipère et un corps de caméléon », avouait le patron dans le quizz que nous lui consacrions hier. Un véritable bestiaire qu’Etienne connaît sur le bout de la langue… de vipère parfois : « Si on me dit des choses blessantes, je laisse dire un moment, puis je me transforme et je crie ! », sourit Étienne qui n’apprécie pas quand le vent change de direction : « Les girouettes, pas trop pour moi. » Entier et fidèle, quand le patron aime, il ne compte pas : il peut se montrer fort généreux.

 « Il y a deux ans, j’ai fêté mes 60 ans au bar : je n’étais pas au courant, car c’était une surprise de prime abord. Lorsque les flics ont débarqué en me demandant de fermer, car l’heure était déapssée, ma compagne leur a répondu que c’était la fête des coins-coins pas des poulets. Alors ils sont partis ! », rigole Étienne en se remémorant l’épisode : « Ils ont été sympas : ils ont obéi et ne sont pas revenus. »  

Romy Moret 

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