Sarreyer : le bon pain des Brognons !

Réunis dans l’ancienne laiterie qui abrite aujourd’hui le local du four à pain, quelques membres de l’Association des Amis du Moulin et du Four à Pain dont le président Jean-Marc Masson ont participé à une journée de cuisson pour la Saint-André. La fabrication d’une soixantaine de pains et 40 cressins, dont les anciennes recettes sont bien gardées, permettent à ces amoureux du patrimoine de reproduire les gestes des anciens. 

Pas de fête patronale cette année, qu’à cela ne tienne ! Dans l’ancien bâtiment de la laiterie, le four banal installé par les Amis du Moulin et du Four à Pain fonctionne à plein régime en cette belle matinée de novembre : quelques membres de l’association mettent en effet « la main à la pâte » pour fabriquer une soixantaine de pains dont la recette ne nous sera pas divulguée : « Elle est gardée bien secrètement », sourit le président de l’association, Jean-Marc Masson, qui précise qu’ils fabriquent la pâte à l’ancienne avec le levain. « On peut dire qu’il a cette saveur particulière du travail artisanal, puisque nous cultivons le blé ici à Sarreyer, que nous produisons par nos soins la farine, moulue avec le moulin à pierre qui date de 1837. »

 « Le pain du four est trop bon! Il a le goût de la fermentation du levain: c’est un délice! Avec du beurre, de la confiture ou encore du miel, c’est encore meilleur. Nous ne l’entaillons pas sur le dessus, il s’écarte naturellement avec la cuisson.

Jean-Marc Masson

Le chemin du pain

En 2012, le travail de nombreux passionnés avait permis l’inauguration du four à pain qui avait disparu du village : «Notre première motivation a été de pouvoir montrer aux jeunes comment on fabriquait le pain à l’époque, sans électricité et à la main, en commençant par semer le champ et le labourer. En résumé, tout le processus de la fabrication du pain.» En 2012, les champs de blé avaient en effet disparu depuis plus de 50 ans : l’association qui en possède deux a permis de les replanter. L’idée de créer un chemin du pain « a germé » dans l’esprit des villageois lorsque décision fut prise de démonter le moulin qui tombait en désuétude : « Nous avons alors entrepris de le faire classer monument historique, ce qui a pu être fait. Nous avons alors créé l’association et la commune a pu racheter le moulin », explique Gaston Besse, secrétaire et caissier de l’association. Une belle histoire qui permet aux « Brognons » ( les gens de Sarreyer appelés ainis parce qu’ils coupaient l’herbe en forêt, brogner voulant dire faucher à la faucille)  de fabriquer quatre fois par année le pain, la cuisson de novembre étant habituellement destinée à égayer la fête patronale du village : « Cette année en raison du Covid, nous n’organisons rien, nous fabriquons toutefois le pain en petit comité. »

Romy Moret

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