Parapente: Yaël Margelisch capte le plaisir en vol

Vainqueur de l’étape de la Coupe du Monde de parapente au Grisons, Yaël Margelisch poursuit son ascension ailée vers les sommets : en compétition quelques jours par année, comme aux confins de sa passion quotidienne, la championne de Verbier poursuit un but certes d’excellence technique, mais également celui plus essentiel de pur plaisir de voler.  

Son nom de famille est haut-valaisan, mais étant donné que ses parents se sont installés au Planards, sur les hauts de Verbier « dans les années 80 je crois », il n’est pas usurpé d’affirmer que la championne de parapente Yaël Margelisch est une vraie Bagnarde. « J’ai toujours habité là-haut, dans ce petit coin un peu sauvage qui me correspond bien. » Et d’où décolle son parapente depuis qu’elle est adolescente. Sont-ce ces lieux propices à l’inspiration et où ses parents tiennent un restaurant qui ont nourri son désir d’évasion par la voie des airs ? Ont-ils instigué en elle cette quête de liberté qu’elle trouve en vol manoeuvrant cette voile qui la guide dans ses pérégrinations célestes? « Peut-être oui. C’est surtout ce premier vol biplace effectué à l’âge de 14 ans avec le pilote bagnard Philippe Bernard qui m’a séduite. » 

« Un vol réussi ? un vol qui te met la banane ! tu vas titiller les sommets, tu vas t’amuser dans la neige au printemps…c’est un jeu quoi ! L’important pour moi, même en compétition, c’est de me focaliser sur le plaisir de voler plutôt que sur les performances des autres. En fait, un vol réussi c’est un vol où je me suis amusée. » 

Yaël Margelisch

La quête des cieux

Le charme de ce premier contact avec cette sensation de voler s’accentuera au fil du temps.  Son caractère d’enfant « toujours un peu dans la lune » s’est mué en une quête des cieux à l’aide de sa voile déployée : « Je rêvais d’être pilote d’hélicoptère, je suis devenue parapentiste. » De ses débuts avec sa meilleure amie dont le frère était instructeur, Yaël se souvient surtout de la conviction avec laquelle elle a entamé la formation: « Je n’ai plus jamais arrêté. » Cette passion a fait d’elle aujourd’hui cette amoureuse inconditionnelle de la discipline, devenue accessoirement l’une des meilleures parapentistes au monde, capable de réaliser les prouesses techniques les plus exigeantes. 

Yaël Margelisch, vainqueur de l'étape de coupe du monde de parapente aux  Grisons en 2020
Coupe du Monde 2020 aux Grisons @martinscheel

« J’aime cette sensation de voler, sans bruit, ni moteur…  être comme un oiseau, en fait. »

Yaël Margelisch

Motivée et tenace surtout, Yaël n’a en effet plus lâché sa voile : « J’ai toujours été ambitieuse, perfectionniste, persévérante parfois jusqu’à l’obsession. Avec le parapente, nous étions quelques copains à faire ensemble le brevet. Nous nous encouragions. Il régnait une saine émulation entre nous. Tous ces paramètres ont fait que je me suis sans cesse améliorée. »

Le haut niveau rapidement

A un moment donné, la jeune femme se lance en compétition : « En fait, je voulais apprendre à voler plus vite, car forcément en compétition on essaie de perdre le moins de temps possible. Je vouais apprendre à voler plus vite en distance libre dans les Alpes. J’ai vite vu que je me débrouillais pas trop mal… »Très vite, Yaël se retrouve au top niveau chez les filles :  « J’ai fait une saison en Suisse, après quoi j’ai pu directement voler sur des compétitions à l’internationale.» Humble, Yaël explique sa maîtrise par l’expérience : « Je ne me suis jamais dit que j’avais quelque chose en plus que les autres, j’ai juste pratiqué un peu plus. Il y a certainement une histoire de feeling, mais il s’acquière aussi. »

 « J’adore voler chez moi, dans le Haut Val de Bagnes : le panorama est fascinant, magique et sauvage. »

Yaël Margelisch

La patience à acquérir

« Les courses ne sont jamais identiques, même si l’endroit est le même. Tu as une petite idée d’où ça va marcher, mais c’est tout. Tu ne sais jamais avant de te mettre en l’air comment ce sera, même si on a droit à un petit briefing météo avant la course. Il faut parfois être très patient, mais c’est une qualité que je dois encore travailler», sourit Yaël qui tentera de mettre en pratique cette aptitude lors de ses prochaines compétitions, dont les championnats du monde en France en mai 2021. Actuellement vice-championne du monde, Yaël se réjouit des futures échéances en adressant un clin d’œil  : « Va bien, on peut toujours progresser ! »

Romy Moret

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